Le-Mepris-Bardot-nue

Le Mépris – Godard & l’Amour – 1963.

Un de mes films favoris.
” Au cœur du Couple, au centre même de l’Amour, le Regard.
Egard & Regard sont à peu près le même mot.
Le re-gard indique aussi le recul propice à l’intensification de la Garde, de la prise en garde.
Ce couple n’a-t-il pas oublié, à un moment donné, de se visiter face à face ?
La célèbre phrase “Je t’aime totalement, tendrement, tragiquement” crie la dépendance du regard de l’Autre
– dépendance à être aimé, mais aussi à exister.
“Chaque regard nous fait éprouver concrètement que nous existons pour tous les êtres vivants”.
La 1ère séquence (post-générique) dévoile une Brigitte Bardot complètement dénudée sur un lit, “cul nu”.
Le Regard y est au Rendez-vous, voire au Garde à Vous. ”

” Le Scénariste Parisien Paul & son épouse Camille rejoignent le Réalisateur Fritz Lang en tournage pour le compte du Producteur de cinéma américain Jeremy Prokosch, sur le plateau du film Ulysse (une adaptation de l’Odyssée), en chantier à la villa Malaparte, à Capri, en Italie.

Il est proposé à Paul Javal de reprendre & terminer le scénario du film, ce qu’il accepte, pour des raisons économiques.

Durant le séjour, Paul Javal laisse le riche producteur seul avec Camille & encourage celle-ci à demeurer avec lui, alors qu’elle, intimidée, insiste pour rester auprès de Paul.

Camille pense que son mari la laisse à la merci de Prokosch par faiblesse & pour ne pas froisser ce nouvel employeur.

De là naissent des malentendus, la déchirure, le mépris & la désagrégation du couple. “

” Fondé sur le roman d’Alberto Moravia, Le Mépris raconte le lent & progressif déchirement d’un couple en Italie. Une sorte de voyage transalpin qui finit mal.

Camille (Brigitte Bardot) a peu à peu l’impression que son mari (Michel Piccoli) ne la regarde +, ne l’aime +.

Alors que son époux doit s’atteler à la Réécriture d’un Scénario en train de se tourner à Cinecittà, le Doute, puis le Mépris, vont naître chez Camille.

Et de là, l’Incompréhension, puis la Colère, de Paul – d’ailleurs pas nécessairement innocent dans l’affaire. Le couple n’y survivra pas.

Au cœur du Couple, au centre même de l’Amour, le Regard.

Dès la première image du film, une voix Off en parle déjà : “Le cinéma, disait André Bazin, substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs. Le Mépris est l’histoire de ce monde.”

Godard annonce ce qui sera pour lui finalement non le nœud de l’amour, mais l’amour même : le regard.

Pour Jean-Luc Nancy, Egard & Regard sont à peu près le même mot.

Le re-gard indique aussi le recul propice à l’intensification de la Garde, de la prise en garde. 

L’égard que traque Camille chez son mari est constant, elle veut convoquer l’œil de celui-ci, le provoquer parfois, aussi.

Pour elle, son époux la trahit dès lors qu’il a cessé de l’observer, “son regard est pareil au regard des statues

Ces mêmes Statues Antiques qui traversent le film de part en part, rappelant l’Odyssée Homérique vécue par le couple.

Regard sans trou ni profondeur, alors même que le mot a aussi le sens de : “Ouverture destinée à faciliter les visites, les réparations.”

Ce couple n’a-t-il pas oublié, à un moment donné, de se visiter face à face & de consolider ses failles humaines ?

Les célèbres phrases “Tu les trouves jolies, mes fesses ?”, “Je t’aime totalement, tendrement, tragiquement” crient la dépendance du regard de l’Autre ; dépendance à être aimé, mais aussi à exister. 

“Chaque regard nous fait éprouver concrètement (…) que nous existons pour tous les hommes vivants”, disait Sartre.

La première séquence (post-générique) dévoile une Brigitte Bardot complètement dénudée sur un lit, “cul nu”. Le Regard y est au Rendez-vous, voire au Garde à vous.

Et l’inoubliable musique de Georges Delerue de contempler, caresser & traverser le corps de Bardot, illuminant à tout instant, comme la foudre, une tragédie décidément atemporelle. “

Source : https://www.avoir-alire.com/le-mepris-jean-luc-godard-critique

 

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