Jünger, un vrai Européen Russophile qui Haïssait le Grand Capital Mondialiste : entre Patriotisme, Bravoure des Ennemis et Fierté Prusse5 (2)
contrairement à son fils Assassiné en représailles de son Rejet Franc du Nazisme…
La vie sentimentale de Jünger n’est jamais mise en avant, non pas qu’il fut Insensible au charme subtil de ses Maîtresses,
mais parce qu’il était un Asperger aussi Froid que ses Falaises de Marbre,
d’où son Détachement Ombrageux, + Autistique et Médiumnique que Mystique, parce que coupé du Coeur Chrétien…
Mais Jünger fait Indubitablement partie des figures Intellectuelles Héroïques (son équivalent Français Latin, et non Teutonique, serait Albert Camus),
des êtres dotés d’une Pensée Verticale, d’une Dignité Intérieure Imputrescible qui ne les amène jamais à Ramper,
à l’inverse de leurs congénères Méprisables qui retombent en Poussière sur les Temples…
Il faut Saluer à ce titre son Dédain Prophétique du Matérialisme Moderne et des Puissances d’Argent Cannibales.
” L’écrivain Allemand Ernst Jünger (1895-1998) demeure relativement méconnu dans le monde Anglophone, malgré la disponibilité de ses œuvres majeures en traduction. En France comme dans son pays natal, il est cependant depuis longtemps considéré comme l’un des Auteurs Allemands Majeurs du siècle dernier.
Sa vie et son œuvre ont non seulement couvert la quasi-totalité du XXème siècle, mais, comme il l’a lui-même remarqué, elles ont semblé résonner avec ses événements marquants, tel un sismographe. Comme l’écrit Dominique Venner – dont nous reparlerons + loin – : « Ernst Jünger est le Témoin des visages successifs du Destin Européen à travers ce siècle des + Cruels. »
Jünger était issu de 2 familles Paysannes Allemandes. C’était un étudiant Intelligent, mais Indiscipliné, qu’on ne pouvait forcer à étudier ce qui ne l’intéressait pas. Ce qui l’intéressait, c’était la Littérature, surtout tout ce qui avait un caractère Aventureux ou exotique : les contes de l’Ouest américain de Karl May, Jules Verne, Alexandre Dumas, Les Mille et Une Nuits , les Eddas islandaises.
Il acquit de bonnes bases en Grec, en Latin et en Français. Il passait une grande partie de son temps libre à explorer une étendue de campagne marécageuse presque inhabitée, en compagnie de son jeune frère.
À 18 ans, Jünger s’Enfuit pour rejoindre la Légion Etrangère Française, imaginant que ce serait un billet pour l’Aventure en Afrique. Il finit par effectuer des tâches routinières dans une caserne de Sidi-bel-Abbès, en Algérie. Au bout de 3 semaines, il s’enfuit à nouveau, mais fut rapidement ramené grâce à l’aide d’Autochtones qui recevaient des Primes pour leur aide…
Lorsque son père apprit qu’Ernst était enfermé dans une Prison régimentaire, il se rendit au Ministère des Affaires Etrangères de Berlin et obtint son Rapatriement, prétextant qu’il était encore Mineur et avait menti sur son âge.
L’aventure tant espérée par Jünger allait bientôt lui arriver, sans qu’il l’ait souhaitée, sous la forme de la Grande Guerre. Il s’engagea rapidement dans un régiment de Fusiliers, suivit plusieurs semaines d’Entraînement intensif et fut envoyé en France dans les derniers jours de 1914. Il emporta un petit carnet pour consigner ses impressions : « Je savais que les choses qui nous attendaient étaient uniques, et je m’y aventurais avec une grande curiosité. »
Jünger participa à de nombreuses opérations Militaires et reçut sa première blessure en avril 1915. Après sa convalescence, et sur l’insistance de son père, il suivit une Formation complémentaire pour devenir Officier. L’année suivante, il participa à la Bataille de la Somme, où il fut blessé à deux reprises et reçut la Croix de Fer de 1ère classe.
Au total, il reçut 15 Blessures, la dernière en échappant à l’encerclement Britannique en août 1918. Peu avant la fin de la Guerre, le Lieutenant Jünger reçut l’Ordre du Mérite, la + haute Distinction Allemande.
Au cours de 4 années de Combat, il accumula 16 Volumes de Journaux Intimes, « encore enduits de la Boue séchée des Tranchées et couverts de taches sombres dont je ne pouvais + déterminer s’il s’agissait de Sang ou de Vin ».
Il les rassembla dans un livre, Tempête d’Acier (1920), témoignage remarquable de la Grande Guerre telle qu’elle a été vécue par l’un de ses Combattants. Cet ouvrage demeure l’ouvrage le + lu de Jünger et constitue le fondement de sa Réputation littéraire ultérieure.
Au cours des années suivantes, une série d’ouvrages + courts ont été publiés, mettant en lumière divers aspects du Conflit : La Guerre comme expérience intérieure , Copse 125 et À feu et à sang, des ouvrages écrits sur fond de Défaite nationale et d’Humiliation.
Mais comme le note Dominique Venner : ” on chercherait en vain un seul mot de Ressentiment, une seule trace de Haine envers les Ennemis de l’Allemagne d’antan. Au contraire, on y trouve une Estime évidente, voire une Sympathie, pour ceux que Jünger avait Combattus avec une Fureur débridée.
En effet, remontant 30 Siècles en arrière pour renouer avec l’Ethique de l’Iliade, il est prêt à reconnaître que son Adversaire est également dans son Droit. Quand on comprend cela, « on Honore l’Héroïsme ; on l’honore partout et surtout dans les rangs de son Ennemi ». “
Jünger n’avait par contre aucune Patience envers les Pacifistes qui considéraient la Guerre « comme une affaire matérielle » et la réduisaient donc à « des villes Dévastées et à d’effroyables Souffrances » :
” Il existe des Réalités Supérieures auxquelles [la Guerre] est Soumise. Lorsque deux Peuples Civilisés s’Affrontent, la Balance ne se résume pas à des explosifs et à de l’acier. Tout ce que chacun détient de poids est en jeu. Des Valeurs sont mises à l’Epreuve, face auxquelles la Brutalité des Moyens doit – à quiconque a le pouvoir d’en juger – paraître Insignifiante. “
Rien de tout cela n’empêcha Jünger de décrire les Horreurs du Combat qu’il avait toutes vécues Personnellement, avec une Honnêteté et une Précision parfaites.
Comme l’écrit Venner : ” son but n’est ni de Choquer ni de Plaire. Les conclusions qu’il tire de cette Epreuve ne sont cependant pas empreintes de Désespoir ni de Résignation. On y décèle une réflexion « Héraclitéenne » sur les Défis imposés aux Hommes à travers les âges, défis qui s’inscrivent dans le cadre d’une Lutte Cosmique sans fin.
La Capitulation de l’Allemagne en novembre 1918 coïncida avec le Renversement de la Monarchie des Hohenzollern et l’Instauration de la République de Weimar.
Durant ses 5 premières années, le nouveau gouvernement parvint difficilement à contenir une série de Soulèvements Violents de la Gauche Radicale, l’équivalent Allemand des Bolcheviks Russes.
Il surmonta cette tempête grâce à l’aide essentielle des « Corps Francs », des Formations Militaires Non officielles, composées de Jeunes Nationalistes et d’Anciens Soldats peu enclins à la République Sociale-Démocrate qu’ils Sauvaient pourtant…
Jünger sympathisait avec ces hommes, écrivant + tard : « il s’avéra que l’Allemagne possédait encore un type d’homme sur lequel on pouvait Compter et qui était à la Hauteur pour Vaincre l’Anarchie. » Il ne participa cependant pas à leurs Luttes, restant dans la Reichswehr, l’Armée de la République Allemande, jusqu’en août 1923.
Vers le milieu des années 1920, le Régime se Stabilisa et le Conflit Politique passa de la Rue à la Presse écrite. D’innombrables Revues Nationalistes apparurent, prônant des programmes Politiques souvent Radicaux, poursuivant des objectifs essentiellement constructifs et Patriotiques, un phénomène + tard baptisé paradoxalement « la Révolution Conservatrice ».
Jünger joua un rôle important dans ce Mouvement, publiant de nombreux Articles entre 1925 et 1930. Sa pensée se rapprochait le + du Courant « National-Révolutionnaire », qui prônait la Coopération avec la Russie Soviétique.
Comme l’explique Venner, cette thèse n’était pas motivée par une quelconque sympathie pour le Communisme Léniniste, mais par une tradition Prussienne + ancienne de Russophilie :
« pour les proches du mouvement national-bolchevique, le communisme russe n’était que superficiellement marxiste par nature. Il semblait être, avant tout, un phénomène russe. » Ces penseurs croyaient que l’Esprit d’une Nation, ou Volksgeist , était une chose Permanente qui finirait toujours par l’emporter sur les contingences + superficielles de la Politique…
Nombre de ses Alliés Politiques, mais pas Jünger lui-même, étaient issus de la Gauche. Ils se dissociaient cependant du marxisme orthodoxe, enseignant que le principal Ennemi du Travailleur Allemand n’était pas l’Employeur Allemand, mais le Capital Financier International incarné par les Vainqueurs de la Grande Guerre.
Par conséquent, ils souhaitaient une Alliance entre l’Allemagne et la Russie, les deux « Nations prolétariennes » contre un Occident Capitaliste. Pendant une brève période, cette pensée exerça une influence même au sein du mouvement National-Socialiste naissant, en la personne de Gregor Strasser, chef du Parti en Allemagne du Nord, bien qu’il fût bientôt Renversé par Hitler.
De manière générale, la période de la Révolution Conservatrice fut marquée par une Absence totale de Barrières étanches entre Droite et Gauche, et cette distinction était dénuée de sens pour Jünger lui-même :
il était, par exemple, particulièrement proche d’Ernst Niekisch durant ces années, un homme qui finit par s’installer à Berlin-Est après 1945 et travailler pour le gouvernement Soviétique. Grâce à Niekisch, écrit Venner, Jünger « fit la connaissance du Pacifiste Ernst Toller, de l’Anarchiste Erich Mühsam et du Marxiste Georg Lukacs ».
Vers la fin des années 1920, les œuvres de Jünger commencent à refléter ce que Venner appelle « un net Repli sur lui-même […]. Il a cessé de croire aux Ressources de l’Action Collective ».
L’effervescence journalistique de la Révolution Conservatrice commence également à Céder la place à l’Essor des Partis politiques Radicaux :
aux élections Allemandes de septembre 1930, en pleine Crise Economique Mondiale, le Parti National-Socialiste d’Hitler voit son nombre de voix multiplié par huit, et les Communistes enregistrent également des gains significatifs. Il devient évident que le Centre Républicain Modéré ne parviendra pas à se maintenir.
Jünger se souviendra + tard de sa 1ère rencontre avec Hitler et son mouvement : ” je connaissais à peine son nom lorsque je l’ai vu dans un Amphithéâtre Munichois, où il prononçait l’un de ses tout 1ers Discours. J’étais Captivé, comme s’il subissait une sorte de Purification. Nos Efforts Incommensurables durant ces 4 années de Guerre avaient non seulement conduit à notre Perte, mais aussi à l’Humiliation.
Notre pays, désormais Désarmé, était encerclé par de dangereux voisins armés jusqu’aux dents ; il était fragmenté, Pillé, exsangue. C’était une vision sinistre, une vision d’Horreur pure. Et maintenant, nous regardions un étranger surgir et nous dire ce qu’il fallait dire, et chacun sentait qu’il avait raison. Et ce n’était pas un simple discours qu’il prononçait, car il incarnait une Manifestation de l’Elémentaire, et je venais d’être emporté par elle. “
En 1925, Hitler envoya à l’Auteur de Tempête d’acier un exemplaire de son Manifeste Mein Kampf, fraîchement publié ; Jünger le remercia en lui envoyant un de ses propres livres portant l’inscription « À Adolf Hitler, le Führer de la nation ! Ernst Jünger. »
Malgré leur Engagement commun en faveur d’un Renouveau Révolutionnaire de la Nation Allemande, cette Amitié ne dura pas. Venner consacre un chapitre à comparer les vues de Jünger à l’idéologie Hitlérienne.
Il attribue à Jünger « une conception Prussienne hautement Spirituelle de l’État, conçu comme un Ordre Chevaleresque », où Liberté et Service étaient parfaitement Indissociables.
Le Philosophe Oswald Spengler expliquait ainsi l’idéal Prussien : ” Être libre et servir : rien n’est + Difficile que ces deux choses ; seuls les Peuples dont l’esprit et l’être sont enracinés dans de telles capacités ont le droit d’aspirer à un grand Destin. Servir – c’est là le style de l’ancienne Prusse.
Il n’y a pas de « je », mais un « nous », un sentiment collectif auquel chacun consacre toute son existence. Le singulier importe peu et doit se sacrifier au nom du Tout. La liberté intérieure au sens noble du terme, libertas oboedientiae , la liberté dans l’obéissance, a toujours caractérisé les meilleurs éléments de l’éducation Prussienne. “
En revanche, écrit Venner, « l’esprit systémique d’Hitler, toujours en quête de vérité absolue, a été ébloui par » le Darwinisme Racial popularisé de sa jeunesse, dont il a tiré un impératif catégorique, imprégné de toute la Violence de l’Extrémisme religieux.
C’est ce qui rapproche Hitler de Lénine, pour qui la « Science » avait remplacé les certitudes issues de la parole de Dieu. Et puisque la science et l’avenir le lui ordonnaient, Hitler allait, à l’instar des Marxistes, mettre en œuvre son Plan, sans se soucier des Souffrances et des Dommages qu’il provoquerait.
Venner ne cite qu’une seule remarque de Jünger à connotation raciale, une référence sarcastique de 1929 aux « tentatives de l’Humanisme d’Honorer l’homme en chaque Bushman plutôt qu’en nous ».
Il note que « comme ses contemporains, Jünger était bien conscient de l’importance d’être “bien élevé” dans le cadre du vivier nécessaire d’une nation. Contrairement à Hitler, cependant, il ne considérait pas cela comme la seule explication. »
Venner attribue à Hitler la conviction qu’« il suffisait d’appliquer des Mesures Eugéniques et d’ériger des Barrières contre le Métissage pour que les Vertus d’Antan puissent revenir et que l’Aryen, créateur d’une forme supérieure de civilisation, puisse automatiquement refaire surface. »
Il Oppose ce Fanatisme Simpliste à une vision + traditionnelle de la Race, qui, ” sans négliger les facteurs d’amélioration et de dégénérescence physiques, ils ne croient pas au Progrès Humain en fonction d’une Evolution générale de l’Espèce, mais à des Améliorations Personnelles et Civilisationnelles constamment répétées, issues d’un effort de Dépassement de Soi. “
Ernst Jünger pressentait que, comme le Marxisme, l’Hitlérisme était une Déformation Grotesque du Rationalisme des Lumières, une sorte de Raisonnement atteint de Folie.
Ce qui avait été vécu comme une Sagesse Immémoriale, Accommodante et Flexible allait être Imposé avec une rigueur géométrique par des légions de Fonctionnaires à l’esprit Etroit…
Nulle part dans l’œuvre de Jünger on ne trouve la moindre trace du darwinisme racial qui caractérise le national-socialisme hitlérien !
Les Nationaux-Socialistes se Méfiaient également de Jünger et commencèrent à publier des Critiques Acerbes de ses œuvres, l’une d’elles prédisant même qu’il finirait par « recevoir une balle dans la nuque »…
En avril 1933, la Police locale Perquisitionna son Domicile et, craignant d’éventuelles perquisitions ultérieures, il prit la Précaution de Détruire son Journal des années précédant l’avènement du Troisième Reich.
Venner qualifie cela de « grande perte qui nous prive des jalons qui auraient pu nous permettre de mieux comprendre son évolution à cette époque ». Jünger opta pour ce que l’on appelle parfois « l’Emigration Intérieure », restant en Allemagne tout en gardant Discrètement ses Distances avec le pouvoir.
Il fut particulièrement indigné par la Purge du 30 juin 1934, communément appelée la « Nuit des Longs Couteaux », dont les Victimes incluaient des hommes qu’il connaissait bien.
En septembre 1939, peu après l’Invasion de la Pologne par l’Allemagne, Jünger publia un court roman allégorique intitulé Sur les falaises de marbre. L’intrigue, comme l’écrit Venner, est centrée sur deux frères vivant dans un pays imaginaire.
” Envahi par des Forces Barbares et Sanguinaires. Au début, leur passé Belliqueux les pousse à recourir aux Armes. + tard, cependant, en Réfléchissant au + profond de leur Ermitage, ils en viennent à la conclusion qu’« il existe des armes + Puissantes que celles qui coupent ou poignardent » et décident de « Résister avec les seules Forces Spirituelles ». “
L’Allégorie n’était pas difficile à saisir, et le livre fut « immédiatement perçu comme une Condamnation Codée du Régime ». Même le 2ème frère était une allusion évidente au Frère cadet de Jünger, Friedrich Georg, lui-même un Ecrivain talentueux.
Sur les falaises de marbre connut un grand Succès, se vendant à + de 30 000 exemplaires en quelques mois. Joseph Goebbels voulut faire arrêter l’auteur, mais Hitler passa outre : « on ne touche pas à Jünger ! »
Jünger, 44 ans, fut rappelé sous les drapeaux comme Commandant d’une compagnie d’Infanterie défendant la ligne Siegfried contre une éventuelle Attaque Française. Lorsque l’Allemagne Envahit la France en mai 1940, il participa à la Prise de Laon et Protégea sa Bibliothèque Médiévale du Pillage.
Au printemps 1941, il fut affecté aux forces d’occupation à Paris. Il y bénéficia de la protection du Colonel Hans Speidel, admirateur de ses écrits et « l’Âme même d’un petit Cercle d’Officiers Unis par la même Hostilité Voilée à la Politique Hitlérienne ».
Outre ses obligations administratives ou militaires, Jünger jouissait d’une grande liberté qu’il consacrait à explorer les scènes Artistiques et Littéraires Parisiennes, consignant ses impressions dans des journaux intimes.
Il devint un habitué du Salon de Florence Gould, une femme Fortunée qui parvenait à régaler ses invités de « repas somptueux, arrosés des meilleurs vins et accompagnés de café authentique », comme s’il n’y avait ni Guerre, ni Occupation…
Lors de ces Soirées, Jünger rencontrait « toutes sortes de personnes, y compris des Collaborateurs, des Pétainistes, des Résistants et des personnes qui choisissaient de rester Indifférentes » (après la Libération, Mme Gould sauva sa peau grâce à de « généreux Dons » à la Résistance Française).

La France, quant à elle, découvrait Jünger, jusque-là peu connu. Ses œuvres, dont l’Allégorie Dissidente « Sur les falaises de marbre » et ses journaux parisiens, commencèrent rapidement à paraître en Traduction Française. La Fascination des Français pour Jünger se révéla Durable, et une édition richement annotée de ses Journaux de Guerre fut même publiée dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade.
Après la Défaite de l’Allemagne à Stalingrad, celui qui fut un temps un Ennemi du Pacifisme entreprit la rédaction d’un court manifeste intitulé Paix, destiné à servir d’appel à la Jeunesse Européenne et de Guide à l’Opposition.
Venner juge « totalement Illusoire » l’Espoir de Paix par le Compromis exprimé dans l’ouvrage et écrit que «ses justifications Pitoyables et ses Platitudes humanitaires résument le chaos intellectuel auquel l’Europe allait devoir faire face pendant longtemps».
Il concède cependant que l’Espoir Russophile de Jünger d’une « transfiguration de la Révolution Russe [qui doit] s’accomplir sur un plan métaphysique » reflète une « Naïveté attachante ». L’ouvrage ne put évidemment pas être publié à l’époque, mais une édition Française parut en 1948.
Jünger fut Démobilisé en août 1944, quelques jours avant la Libération de Paris. De retour en Allemagne en janvier 1945, il apprit tardivement la Mort de son Fils aîné.
Début 1944, ce cadet de marine de 17 ans avait été Arrêté pour avoir déclaré qu’il tirerait volontiers la corde qui servirait à Pendre Hitler. Jünger parvint à obtenir la Clémence pour le jeune homme, en raison de sa jeunesse, en échange d’un Recrutement immédiat dans l’Armée, mais il fut Tué le 29 novembre 1944, dans le nord de l’Italie.
Début 1945, Jünger fut affecté à la Volkssturm , une sorte de Milice territoriale établie vers la fin de la guerre. Le 3 avril, il ordonna à ses hommes de ne pas Résister aux Troupes Américaines.
Ses journaux intimes témoignent de sa Perte progressive d’Estime pour les Conquérants de sa nation, autrefois fondée sur leur Opposition commune à Hitler. Il nota, par exemple, la Satisfaction manifeste avec laquelle la radio Alliée rapportait les Atrocités commises contre les Civils Allemands.
Sous l’Occupation Alliée, Jünger fut qualifié de « Nationaliste », ce qui, pour les Américains, signifiait presque un Nazi, et il fut Interdit de Publication jusqu’en 1949.
En 1951, il publia un essai intitulé Le Passage de la Forêt ( Der Waldgang ), qui reflétait son attitude face à l’Emergence de la Guerre Froide, marquée par l’Inaction Européenne et la Domination des Puissances Extérieures.
Il prit ses distances avec « l’émigration intérieure » qu’il avait adoptée sous le Troisième Reich, écrivant : « pour se Défendre contre l’Injustice ou la Tyrannie, on ne peut se Limiter à la seule conquête des Royaumes Intérieurs. »
Comme l’explique Venner : « le mot Waldgänger tire son nom d’une ancienne coutume Scandinave. Tout Hors-la-loi coupable de Meurtre pouvait être Légalement Exécuté par quiconque le rencontrait. Le Paria, en revanche, avait le droit de “prendre le chemin Forestier” – de se réfugier dans les bois et d’y vivre Librement, à ses risques et périls. »
Dans la tradition Européenne, les Forêts ont longtemps été décrites comme des lieux de Régénération.
Dans son roman allégorique Eumeswil de 1977 , Jünger a esquissé ce que Venner appelle ” un nouveau « type », une nouvelle « figure » dont on jurerait qu’elle est celle de l’Européen Contraint de rester en Marge de l’Histoire. Et c’est pour lui que Jünger a inventé le terme « Anarque », qu’il s’empresse d’opposer à l’anarchiste.
” [Ce dernier] est dépendant – à la fois de ses désirs obscurs et du pouvoir en place. Il suit l’homme puissant… qu’il rêve d’anéantir… comme son ombre.
Le pendant positif de l’anarchiste est l’Anarque, [qui] n’est pas l’adversaire du monarque. Il observe le monde qui l’entoure avec Intérêt et Détachement. Ce qui le préoccupe, c’est, en réalité, son Intégrité. Incapable d’être le roi du monde, il est le roi de lui-même. Cela lui confère une attitude à la fois objective et sceptique envers le pouvoir en place. “
Jünger ajoute que « tout Historien né est + ou moins un Anarque ».

Ernst Jünger a vécu jusqu’à l’âge de 102 ans, et Venner décrit le régime qu’il a suivi, presque jusqu’à la fin : ” se douchant à l’eau froide chaque matin, il se promenait quotidiennement à la campagne et s’adonnait à la Lecture Contemplative, transcrivant ses pensées dans son Journal Intime, sans jamais négliger les bienfaits du bon vin et du sommeil.
Des photos prises à l’occasion de son 100ème anniversaire témoignent de la Fermeté aristocratique de son visage. Et l’interview télévisée qu’il accorda en français à cette occasion souligne la Vigueur intacte de son esprit Sarcastique. “
Pour conclure, il convient de dire quelques mots sur l’auteur de cette étude : Dominique Venner est né en 1935, 40 ans après Jünger, et sa vie a suivi un parcours assez similaire :
à sa majorité, il se porte Volontaire pour le Combat en Algérie, où il est Décoré. Après sa Libération, en 1956, il rejoint l'”Organisation Armée Secrète” Illégale qui tente d’Empêcher l’Indépendance de l’Algérie, un engagement qui lui a valu 1 an 1/2 de Prison.
À sa Libération en 1962, il se lance dans le Journalisme Politique, créant un mouvement et une revue appelés Europe-Action, en collaboration avec Alain de Benoist. Il a également été membre du Groupe d’Études et de Recherches pour la Civilisation Européenne (GRECE) de Benoist, de ses débuts jusqu’au milieu des années 1970.
Au cours des années 1970, il se consacra de + en + à l’Ecriture Historique. Son premier ouvrage, Baltikum , relatait l’histoire des Corps Francs Allemands du début de la période de Weimar. Il en envoya un exemplaire à Ernst Jünger, marquant le début d’une Correspondance qui dura + de 20 ans. Jünger reconnut clairement une âme sœur chez son jeune frère. Cette étude sur Jünger parut en Français en 2009.
En 2013, Venner, alors âgé de 78 ans, indigné par l’Immigration de Masse et l’approbation du « Mariage » Homosexuel par le Gouvernement Français, mit fin à ses jours en se tirant une Balle dans la Tête, devant le maître-Autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris. “
Source : https://www.unz.com/article/ernst-jungers-20th-century-life/
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