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“Les Elections ne Changent RIEN : il faut des Règles” : comment les Normes Internationales sont les Armes Ploutocratiques des Multinationales
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” Aujourd’hui, les groupes Privés Financiers Multinationaux exercent une Hégémonie Planétaire. parce que les obstacles freinant la Globalisation des Flux Commerciaux ont été Abolis.
Sans cela, la Spéculation Boursière ne se serait pas Accrue Démesurément à partir des années 80, tandis que les Flux de Capitaux s’Accéléraient et que les Marchés se Numérisaient.
La Financiarisation de l’Economie n’ayant + de limite, la planète est dans une large mesure pilotée par les Gestionnaires de Capitaux des Investisseurs Institutionnels :
tous les organismes Investissant pour le compte de leurs clients comme les grandes sociétés de Gestion d’Actifs, les Banques Internationales, les grandes Compagnies d’Assurance ou encore les Fonds de Pension.
Du haut de leurs skylines, ils se concertent avec les Dirigeants des Multinationales de l’Informatique, du Conseil et des Industries liées à la Pétrochimie,
mais aussi avec quelques Bureaucrates particulièrement influents, afin de façonner un monde qui leur procure le + gros Profit Privé.
Pour comprendre le processus qui a mené à cette Mondialisation Financière actuelle, il faut remonter notamment au Choc Pétrolier de 1973 qui provoque un afflux prodigieux de liquidités,
mais s’accompagne aussi de la Dislocation de l’Economie Industrielle affectée par la Stagflation qui débute en Occident dès 1972. ”

La Gouvernance économique Globale

Justement, le Royaume Uni de Margaret Thatcher, puis les États-Unis sous Ronald Reagan, chevauchant la vague des Délocalisations, Abandonnent leur Economie basée sur la Production d’Objets Manufacturés au profit de ce qu’ils appellent l’« industrie Financière ».

Autre tournant : la Cour Suprême des USA a commencé en 1977 à saper le Sherman Antitrust Act de 1890, initiant la lame de fond des Fusions-Acquisitions (M&A ou merger & acquisition) des années 80 entre les multinationales.

Éperonnés par l’Employee Retirement Income Security Act (ERISA) de 1974, des Fonds de Pension de + en + colossaux attirent à Wall Street l’Argent de la foule croissante des Retraités Américains.

Enfin, sous l’administration Clinton, le Secrétaire du Trésor Larry Summers fait voter le Gramm-Leach-Bliley Act de 1999, en remplacement du Glass-Steagall Act de 1933 qui Interdisait le Mélange des activités des Banques d’Investissement avec celles des banques Commerciales.

En l’an 2000, les dernières Régulations Bancaires qui freinaient encore la Spéculation boursière sautent.

C’est dans ce contexte que le 3ème millénaire va voir s’instaurer le règne, au faîte de cette Technocratie Financière, d’une véritable gouvernance globale gravitant dans l’Orbite de Wall Street et des Bureaucrates étatiques qui servent ses intérêts. Non pas un gouvernement au sens propre, donc, mais le Réseau d’une toute petite Elite qui exerce une gouvernance économique planétaire, et mérite de ce fait d’être dénommée la « gouvernance ».

Que faire de l’encombrante Souveraineté Nationale ?

Cependant, la gouvernance globale qu’exerce cette élite managériale a eu aussi besoin de renverser les remparts qu’une souveraineté récalcitrante pouvait avoir la velléité de dresser face à ses ambitions.

Et le moyen privilégié qui a été adopté par cette gouvernance lorsqu’elle risquait de se heurter à une volonté nationale est de la court-circuiter grâce aux Règlements qu’Edictent les Organismes Supranationaux Intergouvernementaux, puisque ces institutions, toutes dévouées à son service, établissent leurs Normes Internationales, hors de tout Choix Démocratique.

En se Soumettant à ces Réglementations, les gouvernements liés aux puissances financières peuvent ensuite se couler dans leur rôle d’Exécuteur des désirs des Marchés, en feignant de n’avoir pas d’autre choix.

Comme l’explique Quinn Slobodian,dans son ouvrage “Globalists : The End of Empire and the Birth of Neoliberalism” (2018),

les Normes issues du FMI, de l’OMC, du G20 ou de la Commission Européenne installent « une isolation autour du marché libre le protégeant des États souverains » et de leur fâcheuse tendance à Refléter la Volonté des Peuples.

C’est ce que rappela Wolfgang Schäuble (Ministre des Finances du gouvernement Merkel) en février 2015, au gouvernement Grec qui entretenait encore le rêve de renégocier les mesures d’austérité imposées par le FMI et l’UE : “les élections ne changent rien. Il y a des règles. “

Telle est d’ailleurs la véritable doctrine des disciples de Hayek que sont les économistes de l’« École de Genève » Wilhelm Röpke, Alexander Rüstow (les pères de l’ordolibéralisme allemand) et Michael Heilperin.

Certes Suspicieux à l’égard de la Nation, ils sont cependant loin de vouloir se passer de son État : ils entendent simplement le voir Inféodé aux Marchés, en Transférant ses Compétences Souveraines à des Instances Régulatrices Supranationales pensées d’après le modèle Impérial Austro-Hongrois, mais dévouées aux exigences de la Finance Apatride.

La longue marche de la Mondialisation

Dans cette perspective, les Législations Nationales sont donc peu à peu appelées à être Emasculées par les Normes Internationales concoctées par les Organismes où se concertent le Secteur Privé et les Pouvoirs Publics, afin que la planète se conforme à l’« ordre basé sur les règles » (RBO).

Dans une publication de 2015, Challenges to the Rules-Based International Order, le très élitiste club de réflexion londonien The Royal Institute of International Affairs (ou Chatham House) définit ce RBO comme :

La structure des règles politiques et économiques libérales qui s’incarne dans un réseau d’organisations et de normes internationales, et qui est façonnée et mise en œuvre par les nations les + puissantes.

Cela permet de comprendre dans quelle mesure l’actuel Règne des Multinationales s’inscrit dans le sillage du long processus de Mondialisation Commerciale mis en place en 1944 avec la Conférence de Bretton Woods (le GATT étant signé en 1947),

puis déployé au cours des Trente Glorieuses avec l’aide d’institutions comme le FMI et la Banque Mondiale (instaurés à Bretton Woods, en lien avec l’ONU dont la charte est votée en 1945), l’Organisation Européenne de Coopération Économique (1948) et son successeur d’ambition mondiale l’OCDE (1961), des institutions intergouvernementales telles que la CEE (1957),

mais aussi d’autres organismes + discrets telle l’ONG internationale Normative ISO, fondée en 1946.

Si dès l’Entre deux guerres, cette mondialisation était déjà un objectif au sein des milieux d’affaires Transatlantiques, comme en témoigne la création de la Banque des Règlements Internationaux (BRI/BIS) en 1930, la Technocratie Managériale n’a pu s’asseoir pour de bon aux commandes de nos sociétés que lorsque l’Economie mondiale a été Globalisée et Financiarisée au-delà d’une taille critique.

Le point de non-retour est sans doute franchi lorsqu’une vague d’Accords de Libre-échange Multilatéraux traverse la planète (EFTA, NAFTA [ALÉNA]/USMCA, AFTA, TPP-11 etc.).

Il s’agit parfois d’une Intégration Economique +poussée encore, comme dans le cas du Mercosur et de l’UE. Et celle-ci atteint un degré extrême avec l’Eurozone.

C’était d’ailleurs le vieux rêve du Banquier d’Affaires (notamment chez Bank of America) et Haut Fonctionnaire Jean Monnet que sa carrière avait fait un temps côtoyer les frères Dulles et la famille Rockefeller – mais dont l’atlantisme fanatique aurait eu à souffrir de l’échec du TAFTA en 2017.

Les Piliers de la Gouvernance Economique Globale

Aujourd’hui, les menées des Multinationales de la Finance et de l’Industrie ne rencontrent donc + guère de Barrières, surtout pas Etatiques. À cet égard, l’institution, en 1995, de l’OMC (World Trade Organization ou WTO) en lieu et place du GATT, a été tout particulièrement décisive.

En collaboration étroite avec des institutions comme le FMI, la Banque Mondiale et la BRI, l’OMC fait respecter les accords commerciaux internationaux et supervise l’élaboration de nouveaux.

Feu Peter Sutherland, l’ancien Président du GATT devenu Cofondateur de l’OMC, mais aussi entre autres choses Chairman de Goldman Sachs et de BP, ou encore membre Fondateur du Forum Économique Mondial (le WEF), est considéré par ses pairs comme le Père de la Mondialisation.

L’OMC supervise les Normes Internationales du Commerce et de l’Investissement auxquelles ont souscrites les différents pays membres, en ayant soin que les Intérêts des Multinationales ne soient jamais Lésés lorsque la Toxicité d’un Produit ou le Droit du Travail d’un pays particulier entravent leurs Offensives Commerciales :

l’OMC peut aller jusqu’à Renverser une Loi Nationale jugée contraire à un Traité !

C’est ce que ne peuvent pas obtenir les procédures concluant par un investor-state dispute settlement (ISDS), les Litiges qui Opposent les Multinationales aux Législations Nationales. Ces ISDS arbitrent au cas par cas les Plaintes déposées par les Entreprises contre les États tentés de faire respecter leurs Normes Nationales, et qui menaceraient ainsi de Léser un «investissement direct étranger» (foreign direct investment ou FDI), mais seulement pour obtenir une Compensation Financière…

Au cours de ces Litiges normalement tranchés en faveur des Investisseurs, les Groupes Privés Plaignants Attaquent les États devant d’Obscurs Tribunaux comme l’International Centre for Settlement of Investment Disputes (ICSID) de la Banque Mondiale, la London Court of International Arbitration (LCIA), la Chambre Internationale de Commerce (ICC) ou encore l’United Nations Commission on International Trade Law (UNCITRAL).

Ces Arbitrages Internationaux sont rendus dans un grand Flou Légal inspiré de l’ancienne Lex mercatoria Européenne.

C’est donc à l’OMC, et à l’échelon supérieur aux « institutions internationales financières » (IFI), que reviennent en premier d’« inoculer le capitalisme contre la menace de la démocratie » (Quinn Slobodian, Globalists), en lien direct avec les Banques Centrales et le Complexe Techno-Financier (le Cartel composé par les Géants de l’InfoTech et ceux de la Gestion d’Actifs).

Ce sont d’abord elles qui ont pour tâche d’exercer une pression sur les gouvernements dans l’intérêt du monde corporate, en Court-circuitant les pouvoirs Démocratiques au nom du respect des Normes Internationales, au profit d’une Structure Supranationale qui Protège les Marchés des Souverainetés Nationales.

2 organismes internationaux associés, le FMI et la Banque Mondiale, en sont + spécifiquement chargés. Le premier est une agence Onusienne dont le but officiel est la Stabilité Financière Mondiale et le second un organisme, en théorie autonome, d’aide aux pays pauvres apparenté à l’ONU.

Ces 2 institutions collaborent de + en + étroitement, par exemple avec leur Debt Sustainability Framework. De son côté, la Banque Mondiale déploie son influence dans les pays en développement à travers des institutions apparentées sous l’ombrelle du World Bank Group.

Leur raison d’être est de Contraindre les États Pauvres à se Plier aux directives de la Gouvernance à travers la Dette et ses Financements, à l’exemple de la Banque Mondiale Forçant les Paysans Indiens à adopter la Monoculture de Céréales OGM Stériles pour le + grand profit de Bayer-Monsanto et Syngenta.

Tim Geithner, Secrétaire du Trésor et ancien Chairman de la Federal Reserve Bank of New York, devait cependant déclarer, lors du G7 de 1999, qu’à côté du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et de l’OMC, il existe un 4ème Pilier de la Gouvernance Economique Globale, le Financial Stability Board (FSB).

Ce Partenariat des Banques Centrales avec les Ministères des Finances des États du G20 veille au respect du rules-based order sur le plan financier :

créé à l’initiative des banquiers centraux et des ministres des Finances du G7 en 1999, établi sous les auspices de la Banque des Règlements Internationaux qui abrite, à Bâle, le FSB, il voit son autorité renforcée lors de la réunion du G20 à Londres, en 2009, après la crise financière de 2008. C’est à cette occasion que. le FSB met en place des concertations réunissant les délégués des banques centrales et des BMD avec ceux des ministères des finances, lors de réunions opaques, sans meeting minutes.

Accomplir ce qui est Hors de portée des États-nations…

C’est également ce genre de Court-circuitage des Souverainetés Nationales que le projet de Traité sur les Pandémies de l’OMS met en place autour du Panel for a Global Public Health Convention (GPHC), en collaboration avec la Fondation Rockefeller, dans le but d’« agir pour le climat » : Expand Global Pandemic Preparedness in Era of Climate Change.

Les États parties prenantes de ce qui ressemble à un grand reengineering socio-économique orchestré à la faveur du COVID-19 comptent ratifier ce traité, de sorte qu’avec l’aide du FMI, de la Banque Mondiale et de l’OMC, il soit possible de faire plier les États qui se refusent à suivre les recommandations de l’OMS…

Et en juin 2023, le Conseil de l’UE se lance dans la mise en place d’un « Certificat Sanitaire Numérique Mondial », basé sur celui du COVID-19, sous l’égide du futur Traité de prévention Pandémique de l’OMS.

Mais au nom de quoi devrait-on confier à des Bureaucrates Non élus, comme ceux de l’OMS, des orientations politiques relevant par nature de la Souveraineté Nationale ?

Selon le narratif bâti par Klaus Schwab (et son porte-plume Thierry Malleret), les enjeux globaux (écologiques, sanitaires, sociaux…) affectent la planète entière, par définition. De ce fait, seules des instances supranationales, elles aussi globales, seraient capables d’y répondre.

Concrètement, ce type de décision n’est à la portée que des organismes veillant au respect des sacrosaintes normes internationales devant lesquelles tous doivent plier le genou, Normes qui veillent au rayonnement des Activités des Multinationales, et de leurs collaborateurs au sein des États les + puissants…

En effet, c’est aux grandes entreprises privées qu’il revient d’être « les curateurs » (trustees) de la société humaine, comme le dit Klaus Schwab dans le nouveau Manifeste de Davos de 2020 : il s’agit de répondre, dans le cadre de la IVème Révolution Industrielle (entendons, le Tout Numérique), aux « défis sociaux et environnementaux », en profitant de « l’effet Greta Thunberg ».

C’est un fait, l’axe de la Gouvernance qu’exerce l’élite Managériale Globale est Antidémocratique. Sans ambigüité. Du reste, dans son optique, il ne faut + seulement isoler l’Economie du danger que représenterait un Peuple Souverain en imposant « une structure capable de contenir le comportement humain si souvent irrationnel » (Quinn Slobodian, Globalists) grâce à ces Normes qu’instaurent les Institutions Supranationales. (…)

Comme l’affirme John Kerry, le 17 janvier, lors du Forum de Davos de 2023, pendant le panel Philanthropy. A catalyst for protecting our planet :

Quand vous prenez le temps d’y réfléchir, c’est plutôt extraordinaire que nous, un groupe d’êtres humains choisis parce que quelque chose nous a touché à un certain point dans nos vies, puissions nous asseoir dans une pièce, nous réunir, et discuter pour de bon de comment sauver la planète. Je veux dire, c’est presqu’Extraterrestre que de réfléchir à comment sauver la planète.

Source : https://www.empereurnu.com/post/les-%C3%A9lections-ne-changent-rien-il-y-a-des-r%C3%A8gles

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