Elsa de Romeu blog vérité libre géopolitique
Mère

A World Apart – Chapitre VII – Extinction
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Vladimir regardait sa mère se shooter. Dans l’infâme bordel du salon, le Soleil nimbait son visage de poupée expirante de manière féérique ; il l’enveloppait d’un voile doré de mariée, jouant avec les reflets délicats de ses cheveux blonds, pas lavés depuis des semaines.
Ils vivaient – ou plutôt, survivaient – dans un quartier du Queens appelé Corona, lieu de ralliement des Déchus et Rebuts du Rêve Américain.
Vladimir n’avait jamais connu son père, et il n’était pas sûr que sa mère se souvienne de son identité, car cela faisait de longues années qu’elle se droguait et faisait des passes occasionnelles en guise de règlement en nature,
quand elle n’avait pas des amants de passage, fruits amers et délétères de ses compulsions sentimentales momentanées.
Elle avait essayé bien des drogues : la Scopolamine, la Métamphétamine (Crystal Meth), la Méphédrone, l’Oxidado, mais là, elle avait stoppé net sur une variante de la Désomorphine, surnommée Krokodil, choix encore plus fatal que tous les autres réunis.
Fight Club

A World Apart – Chapitre III : Apothéose
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Vladimir Blowthorn était ravi de ce début de journée ensoleillé et contemplait le panorama new yorkais s’écoulant en vision périscopique, autour de son penthouse perché au 88ème étage du 432, Park Avenue.
Il lui plaisait de se rappeler régulièrement que ce totem magnétique, planant au-dessus de Central Park et intronisé en plein Manhattan par des architectes fous,
poussés par la rage de rebâtir la Tour de Babel originelle, était la plus haute tour résidentielle du monde.
Il toisait et tutoyait ainsi le Chrysler Building, l’Empire State Building et le One World Trade Center.
Le gratte-ciel avait été édifié sur les ruines du légendaire hôtel Drake, construit au début du 20ème siècle et ayant abrité le succès et les amours des célébrités des décades qui s’étaient succédées.