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bombardement Dresde

Retour sur un Holocauste visant à Neutraliser l’URSS : l’Anéantissement de la Population Civile Allemande de Dresde par les Bombes Incendiaires Anglo-Américaines, à la fin de WWII
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” Dans la nuit du 13 au 14 février 1945, Dresde, Capitale de la Saxe, fut Attaquée à 2 reprises par des Centaines de Bombardiers lourds de la RAF.
Et le lendemain matin, la ville fut à nouveau la Cible d’un bombardement, effectué par la force Aérienne Américaine, la USAAF.
Les conséquences de cette Triple Attaque, à laquelle participèrent + de I.000 Avions, furent Catastrophiques :
le centre historique de cette Ville d’Art connue comme la Florence Allemande fut réduit en Cendres,
Enseveli sous + de 750 000 Bombes Incendiaires.
Particulièrement Dévastatrices, les bombes de la RAF causèrent une Tempête de Feu :
des Vents approchant la vitesse de 160 km à l’heure emportèrent la Population dans un Bûcher dont la Température excédait 1 000 °C …
Les Habitants moururent Grillés, Incinérés ou Asphyxiés.
Le nombre Total des Victimes oscillerait entre 200 000 et 250.000.
À maints égards, il s’agissait d’un Massacre comparable à ceux de Hiroshima et de Nagasaki.
De même que le Japon avait déjà Capitulé lors des Bombardements Atomiques de ces villes,
la Destruction de Dresde semble un Carnage Insensé.
Mais les USA avaient perdu beaucoup de temps dans l’inavouée et pourtant réelle «course vers Berlin» contre les Soviétiques.
De son côté, l’Armée Rouge se trouvait à moins de I00 kilomètres de la capitale du Reich !
Cette situation était extrêmement inquiétante pour les chefs militaires et politiques Américains et Britanniques :
il était certain que les Soviétiques prendraient non seulement la capitale Allemande,
mais qu’ils pénétreraient profondément dans la partie Occidentale de l’Allemagne, avant la fin de la guerre…”

” « Dans la nuit du 13 au 14 février 1945, Dresde, Capitale de la Saxe, fut Attaquée à 2 reprises par des Centaines de Bombardiers lourds de la RAF. Et le lendemain matin, la ville fut à nouveau la Cible d’un bombardement, effectué cette fois par la force Aérienne Américaine, la USAAF. Les conséquences de cette Triple Attaque, à laquelle participèrent + de I.000 Avions, furent Catastrophiques :

le centre historique de cette Ville d’Art connue comme la Florence Allemande fut réduit en Cendres, Enseveli sous + de 750 000 Bombes Incendiaires. Particulièrement Dévastatrices, les bombes de la RAF causèrent Intentionnellement une Tempête de Feu (firestorm), décrite par le journaliste et historien britannique Phillip Knightley comme :

« une tornade artificielle dans laquelle l’air est aspiré vers le centre à une vitesse de + en + rapide. À Dresde, des Vents approchant la vitesse de 160 km à l’heure emportèrent débris et individus dans un Bûcher dont la Température excédait 1 000 °C. Les Flammes dévorèrent tout ce qui était Organique, tout ce qui pouvait Brûler. Les Habitants moururent par Milliers, Grillés, Incinérés ou Asphyxiés ».

Le nombre exact des Victimes, Habitants de la ville mais aussi Réfugiés que Dresde avait accueillis par dizaines de Milliers, qui Périrent au cours de cette nuit Infernale demeure inconnu. Dans le passé, on a évoqué jusqu’à 300 000 Morts.

Les données considérablement + basses qui circulaient jadis, y compris dans la République Démocratique Allemande, mentionnaient seulement 30 000 Victimes, mais ce nombre semble faire uniquement référence aux Corps Identifiés, nécessairement une petite fraction du nombre Total des Victimes qui, selon un rapport secret de la police locale, oscillerait entre 200 000 et 250.000. (…)

“Notre propos n’est pas de polémiquer sur ces statistiques. Il nous suffit de savoir qu’à Dresde un grand nombre de personnes mourut d’une mort terrible. À maints égards, il s’agissait d’un Massacre comparable à ceux de Hiroshima et de Nagasaki.”

De même que le Japon avait déjà Capitulé lors des Bombardements Atomiques de ces villes, la Destruction de Dresde semble un Carnage Insensé :

la Florence Allemande n’était pas une ville importante sur le plan industriel et militaire, et il était par conséquent absurde d’en faire la cible du considérable – et extraordinaire – effort commun Britannico-Américain qui caractérisa le Raid.

L’attaque de Dresde ne s’explique pas davantage comme représailles pour les bombardements Allemands de villes alliées telles que Rotterdam et Coventry ; pour la destruction de ces villes bombardées par la Luftwaffe en 1940, Berlin, Hambourg, Cologne et d’innombrables autres villes Allemandes, petites et grandes, avaient déjà chèrement payé en 1942, 1943 et 1944.

De surcroît, au début de 1945, les commandants Alliés savaient très bien que même le bombardement le + féroce ne réussirait pas à réduire les Allemands par la terreur ; il n’est donc pas réaliste d’attribuer ce motif aux planificateurs de cette opération. (…)

Une explication fréquemment donnée par des historiens, Taylor inclus, reprend ce qui fut déjà dit aux équipages de la RAF et de la USAAF qui participèrent à la mission, à savoir que le bombardement de la capitale saxonne devait faciliter l’avancée de l’Armée Rouge.

On prétend que, lors de la conférence de Yalta du 4 au 11 février 1945, les Soviétiques demandèrent à leurs alliés occidentaux d’affaiblir la résistance allemande sur le front de l’Est au moyen de raids aériens, permettant ainsi à l’Armée Rouge de pénétrer plus facilement au cœur de l’Allemagne.

Or, aucune preuve ne vient confirmer ces déclarations. L’opportunité de raids aériens anglo-américains sur des cibles de l’Allemagne orientale fut, il est vrai, discutée à Yalta, mais, durant ces pourparlers, les Soviétiques exprimèrent l’inquiétude que leurs propres lignes puissent être frappées par les bombardiers alliés. Ils demandèrent donc que la RAF et la USAAF n’opèrent pas trop loin à l’Est. (…)

Se référant à une étude de la conférence de Yalta, l’auteur britannique d’un récent livre sur le programme de bombardements stratégiques des Alliés occidentaux pendant la 2ème guerre mondiale note que les Soviétiques « préférèrent clairement que la RAF et la USAAF ne s’approchaient pas du territoire Allemand qu’ils allaient bientôt occuper. ». (…)

Rappelons l’état des relations interalliées au début de 1945 : à ce moment, disons mi-janvier, les Américains étaient toujours engagés dans la fameuse Bataille des Ardennes, une contre-offensive Allemande inattendue sur le front de l’Ouest qui, certainement, au début, leur causa de grandes difficultés ; heureusement, cette bataille finit par être gagnée.

Mais les USA avaient perdu beaucoup de temps dans l’inavouée et pourtant réelle « course vers Berlin » contre les Soviétiques, et ni les Américains, ni les Britanniques n’avaient traversé le Rhin ; leurs lignes se trouvaient toujours à + de 500 kilomètres de Berlin.

De son côté, l’Armée Rouge, sur le front de l’Est, avait déclenché une grande offensive le 12 janvier et progressait rapidement vers les rives du fleuve Oder ; en quelques endroits, ses troupes se trouvaient à moins de I00 kilomètres de la capitale du Reich.

Cette situation était extrêmement inquiétante du point de vue des chefs militaires et politiques Américains et Britanniques : il était pratiquement certain que les Soviétiques prendraient non seulement la capitale Allemande mais qu’ils pénétreraient même profondément dans la partie Occidentale de l’Allemagne, avant la fin de la guerre.

Peut-on penser que, dans ces circonstances, Washington et Londres se seraient empressés de fournir un très grand effort afin de permettre à l’Armée Rouge d’avancer + rapidement encore ? Même si Staline avait réellement demandé une assistance Aérienne Anglo-Américaine, Churchill et Roosevelt auraient sans doute trouvé une excuse pour ne pas offrir un tel appui…

Peut-être auraient-ils fait un geste symbolique, mais ils n’auraient jamais lancé la massive attaque que sera le Raid sur Dresde – probablement la + grande Attaque Aérienne de l’histoire jusqu’alors !

D’autant qu’attaquer Dresde exigeait que des Centaines de Bombardiers lourds et lents volent + de 2.000 kilomètres dans l’Espace Aérien Ennemi, afin de s’approcher si près des lignes de l’Armée Rouge qu’ils couraient le Double Risque soit d’être Abattus par l’Artillerie Anti-aérienne, soit de laisser tomber leurs bombes sur leurs Alliés Soviétiques.

Fin janvier 1945, Roosevelt et Churchill se préparaient à rencontrer Staline à Yalta, sur leur initiative. Conclure avec leur Allié Oriental des accords fermes concernant l’Allemagne d’Après-guerre, et ceci avant la fin des hostilités, leur semblait absolument nécessaire.

Sans de tels accords, les Réalités Militaires, c’est-à-dire les Positions des Armées Alliées, allaient déterminer qui Occuperait quelle partie de l’Allemagne. Il était à craindre que, dans ce cas, les Soviétiques occupent presque la Totalité du pays vaincu, Excluent leurs Alliés Occidentaux des grandes décisions relatives à son avenir et déterminent de façon Unilatérale ses futures Structures politiques, sociales et économiques.

Washington et Londres eux-mêmes avaient déjà créé un précédent à une telle démarche unilatérale, en libérant l’Italie en 1943 : ils avaient rigoureusement exclu l’Union Soviétique de la moindre participation aux affaires de ce pays. Et c’est également ce qui s’était produit en France et en Belgique en 1944…

Inversement, Staline n’avait pas besoin d’un accord préalable concernant le sort de l’Allemagne d’après-guerre. Il accepta néanmoins la proposition d’une réunion des 3 chefs Alliés, mais à la condition que l’entrevue eût lieu sur le territoire de l’Union Soviétique, à Yalta.

Avant Yalta, déjà, Roosevelt et Churchill trouvaient nécessaire de faire comprendre à Staline qu’il ne devait pas Sous-estimer la puissance Militaire de ses Alliés Occidentaux, malgré leurs récents revers militaires dans les Ardennes…

L’Armée Rouge disposait certes d’une énorme infanterie, d’excellents chars et d’une formidable artillerie, mais les Alliés Occidentaux disposaient d’un Atout militaire Hors pair : leur Force Aérienne, particulièrement leur impressionnante Flotte de Bombardiers, capables de porter des coups à des Milliers de kilomètres de leurs Bases.

Si l’on pouvait attirer l’Attention de Staline sur ce fait, ne se montrerait-il pas + Accommodant, lors des Négociations qui devaient commencer bientôt ?

Ce fut Churchill qui décida que l’anéantissement total d’une ville Allemande, pour ainsi dire sous le nez des Soviétiques, pouvait faire parvenir au Kremlin le message désiré… Depuis quelque temps déjà, la RAF et la USAAF étaient capables de frapper n’importe quelle ville Allemande, et des plans détaillés pour une telle entreprise, connue sous le nom de code Thunderclap (« coup de tonnerre »), avaient été préparés de façon méticuleuse.

Or, au + tard durant l’été de 1944, quand il apparut que la Guerre serait, selon toute vraisemblance, conclue Victorieusement avant la fin de l’année, et quand l’attention des Planificateurs glissa naturellement vers l’Après-guerre, une entreprise du genre Thunderclap commença à se profiler comme un instrument utile dans le but d’Intimider les Soviétiques.

En août 1944, un mémorandum interne de la RAF refléta cette manière de voir les choses ; ce document chercha à convaincre ses destinataires qu’« une dernière et spectaculaire démonstration [de la puissance de notre force aérienne] au “profit” du peuple Allemand […] pourrait également être fort utile dans l’Après-guerre […] L’Anéantissement du centre d’une grande Ville […] peut offrir une Preuve irréfutable de la puissance d’une Force Aérienne moderne […] Cela Convaincrait les Alliés Russes […] de l’efficacité de la force aérienne Anglo-américaine».

Début 1945, Thunderclap n’était + envisagée dans la perspective de Vaincre l’Allemagne. Or, vers la fin de janvier 1945, c’est-à-dire au moment où il préparait son voyage à Yalta, Churchill se montra soudain très intéressé par ce projet, insista pour qu’il fût mis en œuvre aussi tôt que possible, et donna l’ordre à « Harris la Bombe » d’effacer une ville dans l’Est Allemand, une ville dans la ligne de Marche de l’Armée Rouge. 

Plusieurs villes satisfaisaient aux critères, mais c’est Dresde qui finit par être choisie, vraisemblablement par Churchill lui-même. En effet, le 25 janvier, le Premier Ministre Britannique indiqua où il souhaitait que les Allemands soient « Dynamités » (blasted) : quelque part « sur la route de leur Retraite de Breslau [vers l’Ouest] ». En termes de centre urbain, ce choix équivalait à orthographier : D-R-E-S-D-E. (…)

Il est d’ailleurs généralement connu que le Premier Ministre Britannique avait manifesté un intérêt particulier pour l’opération de Dresde et qu’il la considérait moins comme un moyen de Défaire l’Allemagne que comme un instrument pour Impressionner Staline.

Comme l’écrit l’historien Militaire Britannique Alexander McKee, « Churchill voulut inscrire une leçon dans le ciel nocturne de Dresde», à l’intention des Soviétiques. Toutefois, comme la USAAF fut également impliquée dans le Bombardement de Dresde, Churchill agit aussi avec la connaissance et l’approbation de Roosevelt.

Les partenaires de Churchill dans la haute hiérarchie Américaine, tant politique que militaire, partageaient en effet son point de vue en la matière. Eux aussi étaient fascinés, comme l’écrit McKee, par la possibilité d’« Intimider les Communistes [Soviétiques] en Terrorisant les Nazis ».

La participation Américaine n’était guère nécessaire, la RAF était sans doute capable d’Anéantir la Ville en faisant cavalier seul. Mais c’est précisément cet effet « Matraquage » (overkill), causé par une Contribution Américaine intrinsèquement Superflue qui devait permettre aux Soviétiques de bien apprécier la puissance de la Force Aérienne Anglo-américaine.

“On peut aussi s’autoriser une spéculation psycho-historique : il est probable qu’en « invitant » les Américains, Churchill cherchait à Eviter que lui-même et son pays n’Endossent la Responsabilité Exclusive de ce qui se révélerait inévitablement être un horrible Carnage ; ce fut un Crime pour lequel il éprouva le besoin d’avoir un Partenaire.”

Une entreprise du type Thunderclap causerait naturellement des dégâts aux Installations Militaires et Industrielles grandes et petites, avec ou sans importance, que la ville cible hébergeait, et il est évident que cela constituerait inévitablement un nouveau coup dur encaissé par un ennemi Allemand déjà Chancelant.

On peut dire que Frapper les Allemands aussi durement que possible était la Fonction Manifeste de l’entreprise, tandis qu’Intimider les Soviétiques était sa Fonction Latente, sous-jacente ou cachée, mais nettement + importante.

La destruction massive infligée à Dresde ne fut pas le résultat d’une malheureuse combinaison de circonstances. Elle fut planifiée non pas dans le but d’asséner un coup Dévastateur à l’ennemi Allemand, mais dans celui de faire comprendre aux Soviétiques que leurs Alliés Occidentaux avaient une Arme contre laquelle l’Armée Rouge, en dépit de sa puissance et de ses succès, ne pouvait rien, une arme contre laquelle elle n’avait aucune Défense.

Un grand nombre de généraux et d’officiers de haut rang, Américains aussi bien que Britanniques, se rendirent sans doute compte de la fonction latente de la Destruction de Dresde et approuvèrent l’entreprise.

Et cette connaissance filtra aussi jusqu’aux Commandants Locaux de la RAF et de la USAAF et aux « Maîtres Bombardiers » (master bombers) qui pilotaient les avions-éclaireurs (pathfinders). 

Après la guerre, 2 maîtres bombardiers se rappelèrent qu’on leur avait clairement dit que l’Attaque devait « en Imposer aux Soviétiques par la puissance de notre flotte ».)

Or, les Soviétiques qui avaient fourni la + grande Contribution à la Guerre contre l’Allemagne Nazie, et qui y avaient non seulement souffert les + grandes Pertes, mais aussi obtenu les + spectaculaires Succès, par exemple à Stalingrad, jouissaient de beaucoup de Sympathie parmi les Militaires Américains et Britanniques ordinaires, y compris les Equipages des Bombardiers...

Les Aviateurs auraient probablement désapprouvé une entreprise visant à mettre les Soviétiques sous pression, et certainement un scénario – l’anéantissement d’une ville Allemande par une attaque aérienne – dans lequel ils auraient eu à tenir le Ier rôle.

Il était donc nécessaire de camoufler la visée de l’entreprise derrière une justification officielle. En d’autres mots, parce que la fonction latente du raid était inexprimable, on devait inventer une fonction manifeste exprimable.

Pour apaiser les équipages, les commandants régionaux et les maîtres bombardiers reçurent l’ordre d’évoquer d’autres objectifs, des objectifs acceptables et, avec un peu de chance, crédibles. Dans ces circonstances, nous comprenons pourquoi les instructions données aux équipages concernant les objectifs différèrent d’une unité à l’autre, au point d’être fantaisistes et même contradictoires.

La majorité des commandants mirent l’accent sur des objectifs militaires, en mentionnant des « cibles militaires » indéterminées, des « usines d’armement » et des « entrepôts d’armes et d’alimentation » hypothétiques, le soi-disant rôle de Dresde comme « ville fortifiée », et même l’existence dans la ville de quelque « poste de commandement de l’armée Allemande ».

On fit aussi vaguement allusion à d’« importantes installations industrielles » ainsi qu’à des « gares de triage ».

Afin d’expliquer pourquoi le centre de la ville fut désigné comme cible et non pas la banlieue industrielle, des commandants expliquèrent que le centre hébergeait un « quartier général de la Gestapo » et/ou une « gigantesque usine de gaz toxiques ».

Certains officiers se révélèrent incapables d’Inventer de telles Cibles imaginaires, ou Refusèrent de le faire ; ils se Limitèrent à informer leurs hommes Laconiquement qu’ils devaient laisser tomber leurs Bombes sur le « centre urbain de Dresde » ou tout simplement sur « Dresde ».

La destruction du centre d’une ville Allemande, dans l’espoir d’y créer autant de dégâts que possible aux installations militaires et industrielles et aux infrastructures de communications, était l’essence même de la stratégie alliée de « bombardement de masse ». Les équipages des bombardiers étaient résignés à accepter cette terrible réalité.

Or, dans le cas de Dresde, beaucoup d’Aviateurs se sentirent mal à l’aise. Ils exprimèrent des Doutes concernant les Objectifs de la mission, sentirent qu’elle avait quelque chose d’extraordinaire et de Suspect, et comprirent Instinctivement qu’elle n’était pas une mission de Routine, comme Taylor l’explique d’ailleurs dans son livre.

Le radiotélégraphiste d’un bombardier de type B-17 déclara, par exemple, dans une communication confidentielle, que « ce fut la seule fois qu’il avait l’impression que la mission était peu commune ». Le trouble éprouvé par les équipages fut aussi illustré par le fait que, dans de nombreux endroits, la réunion d’information des commandants ne déclencha pas le traditionnel « bravo ! » (cheers) des équipages mais fut accueillie par un Silence Glacial.

Directement ou non, volontairement ou non, les Instructions adressées aux Aviateurs révélèrent occasionnellement la véritable fonction de l’attaque. Ainsi, une directive de la RAF, portant la date du 13 février 1945, formula explicitement la Double intention : « Frapper l’ennemi Allemand [mais aussi] montrer aux Russes, une fois arrivés [à Dresde], ce que nos bombardiers peuvent faire ».

Un aviateur Canadien donna la réponse suivante lorsque, une vingtaine d’années après la fin de la guerre, il fut questionné sur les objectifs de la mission à laquelle il avait participé : « Je pense que ce qui s’est passé, c’est que les Russes avançant très rapidement, les Alliés [Occidentaux] décidèrent qu’ils allaient leur montrer qu’outre une armée formidable, ils disposaient également d’une force aérienne formidable. “Dès lors, ne soyez pas trop sûrs de vous, amis Russes, ou bien nous vous montrerons ce que nous pouvons faire dans les villes Russes”. C’était une idée de Churchill et d’autres. Il s’agissait d’une Atrocité calculée, sans aucun doute ».

La terrible destruction de Dresde troubla également l’Opinion Publique, au point que les autorités jugèrent nécessaire d’Exorciser le Malaise.

Ils expliquèrent, lors d’une conférence de presse donnée à Paris, le 16 février 1945, que l’opération visait à Faciliter l’Avancée de l’Armée Rouge. Les journalistes présents furent informés que la destruction de ce « centre de communications » situé à proximité du « front Russe » avait été inspirée par le désir de permettre aux Russes «de continuer leur lutte avec succès».

Que ceci ne fut qu’une justification fabriquée après les faits par ce que l’on appellerait aujourd’hui aux États-Unis des Spin Doctors – terme dont « Conseillers en Relations Publiques » est une traduction euphémique – fut révélé par le porte-parole Militaire lui-même, qui, en réponse à une question, dut admettre qu’il « pensait » seulement qu’il avait « probablement » été dans l’intention des planificateurs du raid d’assister les Soviétiques :

“L’hypothèse selon laquelle le bombardement de Dresde visa surtout, sinon exclusivement, à intimider les Soviétiques, explique non seulement l’ampleur de l’entreprise – un triple raid extrêmement dévastateur, et un projet commun, sans précédent, entre la RAF et la USAAF – mais aussi le choix de la cible.”

Aux yeux de ceux qui avaient planifié Thunderclap, Berlin constituait la cible parfaite. Or, lorsque Churchill reprit le projet en janvier 1945, la capitale allemande avait déjà été bombardée à plusieurs reprises. Était-il réaliste d’espérer qu’un énième bombardement, quelle que soit sa force dévastatrice, puisse produire l’effet recherché sur les Soviétiques quand ceux-ci finiraient par arriver dans la ville ? Mieux valait choisir un centre urbain dense et indemne.

Dresde, qui avait été épargnée jusque-là, avait acquis une réputation d’« abri anti-aérien du Reich » (Reichsluftschutzkeller) et répondait à ces critères. De surcroît, elle se situait idéalement sur le chemin de l’Armée Rouge : les Soviétiques auraient l’occasion d’évaluer in situ l’ampleur des Dévastations causées par une seule opération, et d’en tirer les leçons.

L’Armée Rouge, toutefois, n’entra dans la ville que le 8 mai 1945, bien + tard que les Britanniques et les Américains ne l’avaient anticipé. Néanmoins, l’Anéantissement de Dresde produisit l’effet recherché. Quelque 200 kilomètres seulement séparaient la ville des Lignes de l’Armée Rouge. La nuit, les Soldats Soviétiques pouvaient donc contempler à l’horizon les Flambées Infernales de Dresde qui, selon les témoignages, étaient visibles jusqu’à 300 kilomètres à la ronde !

Si l’on considère qu’intimider les Soviétiques était la fonction « latente », c’est-à-dire réelle, de la destruction de Dresde, non seulement l’intensité, mais aussi le timing de l’opération prennent tout leur sens.

L’attaque aurait dû être mise en œuvre, du moins selon certains historiens, le 4 février 1945, c’est-à-dire le Ier jour de la conférence de Yalta, mais fut reportée au 13 février, en raison des conditions météorologiques… (…)

Le Bombardement fut Reporté, mais pas Annulé. La démonstration de puissance militaire gardait son utilité Psychologique, même après la conférence de Crimée. A Yalta, Staline approuva la formule proposée par les dirigeants Anglo-saxons, à savoir une Division de l’Allemagne en 3 Zones d’Occupation à peu près égales, formule très favorable aux intérêts Britanniques et Américains.

Or, il fallait encore mettre en application ces accords sur l’Allemagne – et l’Europe entière ! – d’après-guerre, accords qui étaient nécessairement assez vagues. De ce point de vue également, le carnage de Dresde avait une grande utilité.

Quand, après la défaite de l’Allemagne, les accords conclus à Yalta devraient être mis en application, les Soviétiques se rappelleraient sans aucun doute ce qu’ils avaient vu à Dresde… C’est dans ce contexte que l’on peut comprendre l’anecdote suivante.

Vers la fin des hostilités, alors que des troupes Américaines avaient l’occasion d’arriver à Dresde avant les Soviétiques, Churchill insista auprès d’Eisenhower pour éviter cette situation : le Premier Ministre Britannique ne voulait pas que les Soviétiques soient privés de l’occasion de « profiter » de l’effet Démonstratif du Bombardement de Dresde.

“Dresde ne fut pas simplement bombardée, ni même bombardée lourdement, mais Anéantie, quasiment Rayée de la carte du monde, afin d’Intimider les Soviétiques par une Démonstration de l’énorme Puissance de feu des Armées Britannique et Américaine, capable de semer la Mort et la Désolation à des Centaines de kilomètres de leurs Bases et donc, si nécessaire, de Frapper derrière les Lignes de l’Armée Rouge, au cœur de l’URSS.”

Cette lecture des faits historiques permet d’expliquer l’apparent Non-sens du bombardement de Dresde, y compris l’ampleur de l’entreprise, la peu ordinaire participation dans un seul Raid de la RAF et de la USAAF, le choix de la cible, l’énormité – voulue ! – de la Destruction, le Timing de l’attaque, et le fait que ni la gare ferroviaire, présentée comme une cible d’importance cruciale, ni la banlieue, avec ses installations industrielles et l’aérodrome de la Luftwaffe, ne furent visées.

Le bombardement de la Capitale de la Saxe n’avait que très peu, ou même rien du tout, à voir avec la Guerre contre l’Allemagne Nazie, une guerre alors quasiment Terminée : la destruction de Dresde ne fut rien d’autre qu’un Signal Britannico-américain à Staline, un signal qui coûta la vie à des dizaines de Milliers de personnes.

6 mois + tard, 2 autres Signaux, similairement Codés mais peu subtils, suivront, et demanderont encore + de Victimes : cette fois, des Villes Japonaises seront Visées, et il s’agira d’attirer l’attention de Staline sur la force dévastatrice d’une Nouvelle et terrible Arme Américaine, la Bombe Atomique.

L’historien A. C. Grayling, par exemple, a écrit dans son nouveau livre qu’ « il est reconnu que l’un des principaux objectifs des Bombardements Atomiques de Hiroshima and Nagasaki fut d’étaler aux Russes la Supériorité en Armement que les E.U. avaient acquise… Il est regrettable que l’on peut dire à peu près la même chose à propos du bombardement de Dresde ». 

C’est dans l’horrible chaleur des Infernos de Dresde d’abord, puis de Hiroshima et Nagasaki, qu’est née cette nouvelle Guerre que l’on appellera Froide ». Jacques Pauwels – 14 février 2012 “

Source : https://www.margueriterothe.com/2022/02/dresde-destin-tragique-de-sebastain-dehnhardt-2-videos-et-retour-sur-la-destruction-de-dresde-du-13-14-fevrier-1945-de-jacques-pauwe?

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