A World Apart – Chapitre VI – Pygmalion5 (1)
le temps du séjour du trafiquant d’organes Albanais qu’il devait conduire dans l’au-delà.
La position de son nid d’aigle était idéale, car la fenêtre donnait aussi bien sur l’entrée du somptueux hôtel BEYOND, situé sur la place Marienplatz
– et la terrasse associée à la suite dans laquelle allait bientôt se pavaner son futur macchabée –
que sur l’église Saint Pierre et la rue Rindermarkt.
Il était connu dans le petit milieu des Tueurs à Gage pour n’accepter que des contrats où il s’agissait d’abattre des Criminels,
ce pourquoi on l’avait affublé du surnom d’ANUBIS.
Certes, il était noir jais et effilé, à l’image du Chacal-loup égyptien ;
assurément, sa capacité à faire passer de vie à trépas était foudroyante, à l’image de ce dieu de la Mort et souverain du monde Souterrain ;
mais surtout, il était vertueux, tel ce Gardien de la Balance :
Djibril Kamara venait d’arriver à Munich et de prendre possession de la chambre mansardée et coquettement meublée qu’il avait louée pour 3 jours, le temps du séjour du trafiquant d’organes Albanais qu’il devait conduire dans l’au-delà.
La position de son nid d’aigle était idéale, car la fenêtre donnait aussi bien sur l’entrée du somptueux hôtel BEYOND, situé sur la place Marienplatz – et la terrasse de la suite sur laquelle allait bientôt se pavaner son futur macchabée – que sur l’église Saint Pierre et la rue Rindermarkt.
Il était connu dans le petit milieu des Tueurs à Gage pour n’accepter que des contrats où il s’agissait d’abattre des Criminels, ce pourquoi on l’avait affublé du surnom d’ANUBIS.
Certes, il était noir de jais et effilé, à l’image du Chacal-loup égyptien ; assurément, sa capacité à faire passer de vie à trépas était foudroyante, à l’image de ce dieu de la Mort et souverain du monde Souterrain ; mais surtout, il était vertueux, tel ce Gardien de la Balance :
car Anubis dictait le Destin des Ames ; il pesait le Cœur des Défunts contre le poids d’une Plume qui représentait «Ma’at», c’est-à-dire la Vérité.
Si la Balance de la Justice penchait vers le Cœur, le Mort était alors Consumé par Ammit, Démon féminin surnommé le Dévoreur des Morts.
Et si la balance de la justice penchait en faveur de la Plume, Anubis conduisait le Défunt à Osiris, afin qu’il monte vers une existence digne dans le Ciel.
Aussi, Djibril n’était pas un assassin : il était l’Exécuteur Testamentaire de la Volonté Divine, dont ses clients très spéciaux n’étaient que les émissaires ignorants mais argentés.
Il se mit à déballer la Vierge Noire, soigneusement emmaillotée, qui l’accompagnait partout, telle un Ange fidèle.
Il l’avait faite sculpter dans de l’ébène issu de sa terre natale, à la semblance de sa mère suppliciée, par un artiste italien vivant dans un petit village échoué à la fin d’une route serpentante et poussiéreuse, aux abords de Milan.
Il défit délicatement les plis de la robe de tulle, tissée de lin et de soie, qui la revêtait. Il avait fait réaliser les motifs brodés d’or à l’image de celle que portait sa mère immolée, ce jour lointain.
Djibril avait appris l’Art de Tuer en Sierra Leone, auprès de l’homme qui avait brûlé sa mère et qui l’avait enlevé dans la foulée. Il faisait partie des 250.000 enfants-soldats enrôlés annuellement de force dans le monde, dont I/3 en Afrique.
Il est estimé que 2 millions d’enfants soldats meurent dans le monde au cours d’une décade, et que 6 millions sont grièvement blessés.
La Sierra Leone faisait partie des pays les + pauvres au monde, avec 70 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, et un revenu national brut + de 100 fois inférieur à celui de l’Italie. Le taux de mortalité infantile y était le 5ème + élevé au monde, et l’espérance de vie extrêmement basse.
Le kidnappeur de Djibril, qui était un des chefs des milices paramilitaires, se faisait dénommer Rambo ; il n’avait jamais connu sa vraie identité. C’est lui qui l’avait initié à l’incendie, au pillage, au meurtre, mais aussi au tir – lorsqu’il avait détecté sa dextérité naturelle.
A chaque fois qu’il ratait sa cible, lors des entraînements, parfois sur des civils, en cours de raid, au lieu des cibles inertes quelconques sur lesquelles il s’exerçait le + souvent, il se faisait + tard violer. C’était le deal, car toute formation a un prix. Il payait ses erreurs de sa propre chair, ce qui l’avait encouragé à devenir un tireur d’élite très rapidement.
Il se fit cependant régulièrement violer jusqu’à ses I2 ans, pour le bon plaisir de son mentor qui ne cessait de lui rappeler qu’il lui avait plusieurs fois sauvé la vie – ce qui était vrai.
Djibril n’avait jamais réussi à haïr son tortionnaire, parce que celui-ci ne lui mentait jamais – il pouvait mentir à d’autres, y compris ses supérieurs, mais jamais à lui. Or, Djibril vénérait par-dessus tout la vérité qui était son seul repère dans son enfer quotidien.
La plupart du temps, il était drogué, lors de ses expéditions meurtrières, comme ses confrères de malheur. Il pouvait s’agir d’amphétamines, d’héroïne, ou de la Brown Brown – mélange de poudre de canon et de cocaïne, dissoute dans du thé ou de la bière.
Et lorsque Djibril n’était pas drogué, parce qu’il devait assumer une mission délicate, pas associée à un massacre mais à un meurtre particulier, il priait, dans un élan hallucinatoire au milieu de l’horreur, la Vierge Marie de le soutenir, le protéger et lui pardonner.
” Je vous salue Marie, pleine de grâce ;
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen “
psalmodiait-il, tout en ajustant la lunette de tir de son fusil.
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